Les enfants de Graines de Bitume – Matthieu

Les enfants de Graines de Bitume, une belle rencontre !

graines de bitume - solidarité - tour du monde - jaiuneouverture

Des questions

Même si je me pose des questions parfois sur le sens de notre bénévolat,  à nouveau, j’ai beaucoup aimé la relation qu’on a eu avec les enfants. de Graines de Bitume.

C’était différent de notre expérience au Vietnam où les enfants avaient besoin d’une affection débordante et où peu d’activités étaient organisées. Ici, les enfants sont cadrés, ont des activités. Forcément, ca crée une autre relation, puisque j’animais l’atelier de musique.

Un peu de distance au départ

Les deux premiers jours, les plus grands, les 12-16 ans, m’ont regardé avec sourire, mais du coin de l’oeil. Les plus petits, dont Kevin, Tafit, Paul-Eric m’ont eux vite réclamé de l’attention et de l’affection. Tous les matins quand nous étions dans le bureau, ils passaient la tête à travers les barreaux des fenêtres, pour nous dire bonjour, ou nous sourire. Quand l’appareil photo était de sortie, c’était les grands défilés ! 🙂

Puis, je crois, au bout du deuxième jour,  il y a Volatiana, Farassou, les un peu plus grandes qui ont commencé à m’approcher un  peu plus. Il y a eu aussi les « mecs » qui se sont mis à me parler. J’ai eu l’impression qu’avec les garçons un peu plus grands, il fallait gagner la confiance. Avec Justin, c’est en jouant de la musique que j’ai gagné un peu avec lui. Les deux derniers jours, il venait me voir pour que lui apprenne la flûte.

A chaque fois, c’est un peu une relation de grand frère avec un petit frère ou une petite soeur. C’est très sympa.

Des enfants gentils

Tout le temps, j’ai trouvé que ces enfants étaient respectueux, gentils. Ils disent pardon, souvent. Ils sourient. Ils écoutent. Bref, on parle d’enfants de rue ? On parle d’enfants qui sont peut être un peu plus matures, et qui ici, à Graines semblent s’épanouir dans le cadre qu’on leur donne.

Une petite communauté

Certains sont un peu plus solitaires, et d’ailleurs certaines petites filles pouvaient passer des dizaines de minutes à tanner des choses, des herbes, entre deux cailloux. D’autres sont plus en groupe. Je me rappellerai longtemps de ce garçon de 19 ans, qui coupait les cheveux de tous les garçons dans le centre. Les ciseaux, puis la lame de rasoir.

Comme ici, il y a l’eau courante, petits et grands font leur lessive. Ils ont à peine 6 ou 7 ans et ils frottent leur vêtements tous ensemble.

J’ai même été tellement étonné : les garçons jouent au foot sur le terrain d’à côté, et si les filles ont envie de jouer entre elles, ils leur cèdent la place !

Voir cette petite communauté, ce vivre-ensemble, c’est vraiment sympa. C’est agréable.

C’est amusant aussi de voir que la distance prise au début par les enfants avec nous s’est évanouie au long de la semaine. Je l’ai notamment vu avec l’usage du français. Au départ, je pensais que les enfants ne maîtrisaient que peu de mots, voire aucun pour certains. Puis, une fois la confiance installée, ils se sont lâchés. Je me rappelle d’une discussion avec les filles au bord du terrain de foot, et j’ai été impressionné de tout le vocabulaire qu’elles avaient. Elles m’ont même fait un petit cours de malgache.

Le ballon qui part dans le jardin du voisin 

En parlant de confiance…il y a eu un épisode. Je jouais au foot, et j’ai tiré dans le ballon qui est allé se perdre chez le voisin. A ce moment-là, tout le monde s’est tu. J’étais quand même assez étonné, mais j’ai compris vite lorsque j’ai vu la tête de la dame sur le balcon. Elle ne voulait pas nous rendre le ballon. Chez ce voisin, tout ballon tombé chez eux était perdu…
J’ai donc fait le tour du pâté de maison. J’ai sonné, et je me suis bien fait engueulé pour tous les ballons qui avaient sali la façade blanche de sa maison. Je voyais derrière, au bout du chemin, Volatiana et Farassou qui regardaient la tournure des évènements.

Je suis revenu avec le ballon, et à voir tous les regards fiers des enfants, je ne savais plus où me mettre. Je leur avais ramené le ballon ! Comme si je faisais partie un peu plus de leur groupe.

Je m’étais engagé auprès du voisin à changer la place des pierres qui faisaient office de buts, pour que le terrain soit désormais parallèle à sa maison.

On l’a fait.

Difficile de partir

Et puis il y a eu le départ. Même si je n’ai pas eu la même peine qu’au Vietnam, car les enfants de Graines ont des parents et un bel entourage avec cette association, je n’ai pas aimé partir.

Je n’ai pas aimé.

Je me rappelle de Kevin qui pour me dire au revoir, s’est arrêté au milieu des rizières, avec une mine un peu triste. Volatiana, elle, m’a pris par la taille, et m’a amené jusqu’au bout du chemin, à côté de la rue pour me dire au revoir.

Notre semaine à Graines de Bitume - Matthieu & Eve - Jaiuneouverture (34)

A chaque fois, on s’attache, et ça fait quelque chose de partir.

Si un jour, ou maintenant, quelqu’un de Graines lit ce message, je vous embrasse bien fort. 😉

A bientôt

Matthieu

Du 21 au 25 juillet

 

 

Evetmatt Jaiuneouverture

Bienvenue sur ce site pétri de nos mains avec un peu de levain, de connexion cyclothymique, et d'amour. Enfants du pays du canard, mariés et Parisiens pendant 7 ans, nous avons quitté femmes et enfants il y a un an pour faire tel Spoutnik le tour de la terre. On n'est pas encore sur orbite, mais on est contents quand même. Et on vous le partage ici ! Eve et Matthieu

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