Des villages, nous en avons vus. Des villes, nous en avons fuies. Mais pourtant, il y a des lieux, qui si ils n’avaient pas leur ampleur de ville, ne seraient pas si remarquables. En deux ans de voyage, sans trop les choisir, nous avons débarqué dans des villes que nous avons aimées. Nos villes préférées, les voici.
San Cristobal de Las Casas
Cette ville du Chiapas dans le Mexique est selon moi le parfait mélange de ce qui existe dans le pays. Coloniale mais populaire, belle et colorée, étirée entre ses rites chamaniques et ses banquiers dynamiques, San Cristobal offre le spectacle vivant de tous les temps. Nous avons aimé marcher dans des ruelles désertes et badigeonnées de dessins rebelles ou esthétiques, manger dans des petites échoppes des quesadillas maison, déambuler dans une maison de la culture pleine de vie et de naturel et croiser des indigènes vêtus de peaux de chèvres et de vêtements magnifiques. A s’installer quelque part, pour vivre quelque chose de différent, nous viendrions bien ici.
Bangkok
Le premier arrêt de notre voyage, et le premier coup de coeur. Nous sommes arrivés en pleine révolution populaire contre le gouvernement thaïlandais, et la ville était bloquée à tous ses carrefours par des campements immenses et pacifistes, des marchés improvisés, et des tentes à tous les coins. Entre des bâtiments commerciaux hyper design, des métros aériens comme des couloirs suspendus, des temples fleuris et brillants, et un marché comme une boîte de Pandore, cette ville offre de tout partout. Comme San Cristobal au Mexique, mais à une échelle immense, Bangkok est une ville hybride, gadgetisée du futur, et éclatante du passé. Comme à San Cristobal, nous y avons, au sein du même voyage, séjourné deux fois.
Sydney
Sydney restera pour moi le point de départ de ce projet de tour du monde. Parti il y a 12 ans, seul, pour deux mois là-bas, j’avais ressenti, au milieu de cette magnifique baie, cet ailleurs, ce bout du monde qui m’avaient procuré une si belle sensation de liberté. La luminosité, l’air et l’omniprésence de la nature m’avaient propulsé dans un monde différent, et poussé partir vivre à l’étranger. Revenir dans cette ville, bien que 10 ans après, au milieu de grues et d’une ville désormais mondialisée m’a à nouveau fait vibrer. Et la vue de nuit, depuis notre appartement, de l’Opera House, et le Harbour Bridge m’a hypnotisé.
Christchurch
Oh cette ville de Nouvelle-Zélande n’est pas architecturale, historique, ou empreinte d’un quelconque cachet. Touchée par deux tremblements de terre ces dernières années, son centre a été en partie rasé. Mais cette ville se reconstruit lentement, et elle en est touchante. Le quartier commerçant de la ville est devenu une succession harmonieuse de containers colorés, les grands murs dénudés des immeubles sont désormais les cadres de grandes et impressionnantes peintures. Et finalement, au milieu des travaux et des terrains vagues, cette ville renaît. Elle est courageuse et attachante, cette ville.
Bogota
Bogota, capitale de la drogue, capitale de tous les trafics. Oui… c’est vrai que dans le centre, on en a croisé des défoncés, mais ils avaient la tête blonde et la gouaille des vacances. C’est vrai aussi que nous ne sommes pas allés dans le quartier chaud, le quartier pauvre de Bogota, Ciudad Bolivar. Mais on l’a arpenté quand même de part en part cette ville, du quartier grouillant de San Victorino aux soupes maison du marché de la Candelaria. Nous avons passé des vrais bons moments au cœur d’une maison modeste mais historique dans son jus d’une famille colombienne adorable. Entre l’aguardiente, le jeu du crapaud, et le barbecue dans le hall de la maison, ces soirées me remémorent comme on s’est senti chez nous, à Bogota.
Paris
Paris, c’est la ville que nous avons quittée, mais c’est la ville dont on est parti, et la ville qu’on retrouve. Paris est le mélange charmant, encore romantique des bâtiments magnifiques, des effluves artistiques et littéraires, des vapeurs des voitures et de l’odeur du métro. Alors, Paris je la déteste, mais Paris je l’aime tout autant. Nous n’y revivrons plus, mais nous adorerons toujours y avoir vécu. Paris, pour moi, c’est finalement une ville à vivre le temps d’un week-end ou d’une semaine. Et que ce soit entre des auberges de jeunesse, AirBnb, des hôtels à bon prix comme les hôtels Première Classe ou bien chics, vous aurez le choix.
Istanbul
J’y suis déjà allé deux fois, seul, et j’irais bien une troisième fois avec Eve. Cette ville est non seulement architecturalement exceptionnelle, mais elle véhicule à travers ses cafés à narguilets et à salep, ses cantines populaires, ses bazars excentriques, et ses hammams historiques, un brin de la vie orientale du passé. La lumière poussiéreuse du port au crépuscule, les bateaux circulant sur le Bosphore entre l’Europe et l’Asie, les guirlandes à ginguettes sous lesquelles se rassemblent les Stambouliotes les soirs de ramadan, font en autres de cette ville, une ville lumineuse. Je me rappelle avec envie ce jus d’orange frais après un hammam et le massage viril d’un turc qui faisait le double de mon poids. Je me rappelle avec chaleur la neige glaciale qui recouvrait les ruines des sites romains. Je me rappelle marcher sur les murailles de Rumeli Hisari surplombant le Bosphore, reprendre un taxi effrayant au milieu de traffic. Je me rappelle de beaucoup de choses à Istanbul.
Hanoï
Les petites tables et les chaises d’enfants en plastique sortent en fin d’après-midi, et les maisons sortent leur cuisine de rue. Les vendeurs ambulants proposent jeux de cartes et cigarettes, la bière de chaque maison coule dans de grands verres. Les tuks tuks pétaradent, les flics passent et il faut tout ranger, les Vietnamiens passent sous leurs grands chapeaux chinois et demain nous prendrons le train. Des boutiques de tout, des rites à n’en plus finir, et une connexion en Megabits à faire pâlir Paris. Hanoï, c’est une ambiance exceptionnelle, une capitale connectée mais qui n’a rien d’aseptisée. Hanoï, c’est aussi le point de départ et d’arrivée d’une nation et d’un pays fabuleux, le Vietnam.
New York
Le dernier moment de notre voyage, la dernière ville, et une grande sensation de bien-être. Nous l’avons visitée New York à la cool, en une grosse semaine, et c’est ce qui l’a rendue cool, cette ville. Manhattan, entre deux voyages à distance de 4 ans, m’a prouvé un peu plus que c’est une grande île touristique, parsemée d’attractions exceptionnelles. Et c’est vrai qu’au travers du gigantesque imaginaire que les films nous ont enfantés, cette ville paraît de rêve… alors même qu’on la connaît déjà. Mais en s’y prenant bien, ou peut-être par les côtés, New York a encore ce quelque chose de ce qui l’a construit comme mythe, aux antipodes de Disney : les îles adjacentes à Manhattan, Brooklyn, le Queens, les quartiers de Williamsburg, de Bushwick où l’on croise des débloqués du style, des antres du judaïsme, des enclaves d’Europe de l’Est, des tatoués et des fripes, des quartiers paumés et rouillés, bref, un mix de ce qu’on a vu et revu à la télé, et de ce qui fait que quand même cette ville elle a de quoi nous emballer.
Matthieu
Je vous embrasse.
Merci de ce partage.
Justement ns allons à Ny , la semaine prochaine. Continuez de ns écrire.