Au coeur d’une île posée sur le lac du Nicaragua, à côté du volcan Concepcion, nous avons rencontré Luis. Il parle anglais, allemand, français. Il est étudiant, il est ambitieux, et il aime son pays. Portrait d’un Nicaraguayen.
Votre prénom ?
Luis Romero.
Votre âge ?
22 ans.
Où vivez-vous ?
J’habite à Ometepe. Et je suis né ici. Mais mon université est à Managua, à la capitale. Donc j’y vais, puis je reviens. A peu près toutes les semaines. Mais pour ma thèse, je pourrais rester plus de temps ici. Car je n’ai pas cours.
A partir de quelle distance quelque chose est loin ?
Ce qui est loin, c’est ce qui est difficile. Pour moi, c’est quelque chose de dur à atteindre, mais pas d’impossible. Ce qui est loin, c’est le futur…
Une longue distance ? C’est quelque chose qui nécessite beaucoup de transports, et qui est coûteux.
Avec qui vivez-vous ?
Ca dépend. Quand je suis ici, en vacances, je vis chez ma mère. Mais quand je suis à Managua, je vis en colocation avec d’autres étudiants.
Quel est votre métier ?
En parallèle de mes études, Je suis guide et traducteur. Quand je travaille comme guide touristique, je montre mon pays aux touristes, notre culture, notre façon de vivre. Mais quand je suis traducteur, je fais ce que mon chef me dit. Pour la traduction, je travaille pour une entreprise brésilienne. Je fais la traduction de l’espagnol au français.
Combien d’heures travaillez-vous par jour ?
Quand je suis en vacances, je travaille 8 heures par jour, en tant que guide et traducteur. Quand je suis à Managua pour mes études, je travaille 4 heures. Je fais de la traduction.
Que préférez-vous manger ?
La viande ! Le poulet et le bifteck. Pas de poisson, pas de cochon. Du poulet et du bifteck.
Combien de temps mettez-vous pour aller travailler ?
5 minutes. (Il rit).Pourquoi je ris ? Parce que c’est très proche de la maison. J’ai 5 minutes pour aller de chez moi à l’université où mon chef va me donner les documents à traduire. Quand je suis à Ometepe, je mets 15 minutes en vélo. J’ai 4 kilomètres à faire pour aller au bureau de l’agence de tourisme. Mais parfois je fais les excursions, alors je vais plus loin.
Que représente pour vous la mort ?
La mort….La mort.. Au mon Dieu…Je ne sais pas. Je ne sais pas comment répondre à ça. (Il rit). Comment vous, vous y répondez ? Moi, je suis catholique. Donc quand on meurt…Vous savez que nous les catholiques, on croit au paradis et à l’enfer. Dieu nous a donnés la vie pour être ici sur Terre. Si ici, nous sommes pêcheurs, nous serons en Enfer. Sinon au Paradis. C’est ce que j’ai appris, et c’est ce que je crois.
Qui est Dieu ?
Mmmm….Bonne question. Moi, je suis catholique. Ma famille est catholique. Donc Dieu pour moi, c’est celui qui a créé tout, l’univers. C’est une personne. Non, c’est pas une personne, c’est un esprit.
Quelle est la personne qui vous inspire le plus ?
Ma petite amie. Parce que nous sommes différents, que j’ai des choses à apprendre d’elle. J’aime ma culture mais ma petite amie m’enseigne une manière différente de voir la vie. Par exemple, je n’aime pas la politique, mais elle, oui. Donc j’apprends la politique, grâce à elle.
Quelle est la chose la plus importante dans votre vie ?
Travailler. (Il rit). Parce que si on ne travaille pas, on ne va pas manger, on ne va pas survivre. (Il rit). Et puis la famille. C’est important. Le père, la mère, les frères et les sœurs, et les enfants. Je serai content dans le futur d’avoir une famille. Si j’ai des problèmes, et que je n’ai pas une famille, qui va m’aider ?
A quel âge est-on vieux ?
Quand on est à la retraite. Quand on ne peut plus travailler. Il y a des gens qui disent qu’à partir de 30 ans on est vieux, Mais on a la force, on a les bras. Au Nicaragua, on est à la retraite à 55 ans, à 60 ans. A cet âge là, on est fatigué, on a moins d’énergie.
Quel est votre meilleur souvenir en famille ?
Le mariage de mes parents. J’avais 8 ans, 9 ans. C’est mon meilleur souvenir, parce que j’ai vu que mon père et ma mère s’aimaient. C’était très beau de voir mes parents se marier à l’église.
Comment avez-vous rencontré votre conjoint/conjointe ?
Il y a 5 ans. Je l’ai rencontrée au bureau. J’étais son guide. Elle est à moitié Costaricaine, moitié Allemande. Elle fait ses études à Berlin. Comment je fais pour la voir ? On se skype. J’aimerais aller en Allemagne pour lui rendre visite, mais j’ai besoin d’une bourse de l’école. Oui, c’est dur d’être aussi loin. Quand on a commencé, c’était dur. Je ne la connaissais pas, peut-être elle pouvait mentir. Mais après 2 ans, j’ai vu que notre relation était forte.
Votre genre de musique préféré ?
La salsa et le merengue. Pourquoi ? Parce que nous les Latinos, on aime ça. C’est une coutume !
Croyez-vous en la politique ?
Je déteste la politique. Ils sont menteurs ici au Nicaragua. C’est la chose que je déteste le plus, la politique.
Comment vivez-vous l’immigration dans votre pays ?
Les gens qui viennent ici ? Au Nicaragua, il n’y pas de travail. C’est très pauvre. Donc pas grand monde ne vient.
Quelle est la meilleure invention selon vous ?
A côté du port, on a créé avec nos amis un endroit pour se reposer à côté du port. Les gens ils profitent ainsi du soleil, sur les bancs.
Mais pour parler d’autres inventions, le plus utile, ce serait le train. Ce serait très important pour l’économie de notre pays.
Les vaccins aussi sont très importants. Contre Ebola, contre le Sida…
Qu’est-ce que l’amour ?
Un sentiment. De s’approcher d’une fille, de se marier, d’avoir des enfants. Aimer, c’est avoir un sentiment envers quelqu’un.
Quel est votre plus grand rêve ?
Voyager. Parce nous au Nicaragua, on ne voyage pas. Pour nous, c’est difficile. J’aimerais connaitre d’autres cultures, d’autres façons de vivre. Je suis traducteur, donc je veux connaître tout, tout, tout…
Si vous aviez un principe de vie ?
Mon principe de vie, c’est la paix pour tout le monde. La guerre, c’est horrible.
Entretien le 12 février 2015 à l’hotêl Hospijade Central à Moyogalpa au Nicaragua
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Comment tu vois la vie ? Luis, Ometepe, Nicaragua
Au coeur d’une île posée sur le lac du Nicaragua, à côté du volcan Concepcion, nous avons rencontré Luis. Il parle anglais, allemand, français. Il est étudiant, il est ambitieux, et il aime son pays. Portrait d’un Nicaraguayen.
Votre prénom ?
Luis Romero.
Votre âge ?
22 ans.
Où vivez-vous ?
J’habite à Ometepe. Et je suis né ici. Mais mon université est à Managua, à la capitale. Donc j’y vais, puis je reviens. A peu près toutes les semaines. Mais pour ma thèse, je pourrais rester plus de temps ici. Car je n’ai pas cours.
A partir de quelle distance quelque chose est loin ?
Ce qui est loin, c’est ce qui est difficile. Pour moi, c’est quelque chose de dur à atteindre, mais pas d’impossible. Ce qui est loin, c’est le futur…
Une longue distance ? C’est quelque chose qui nécessite beaucoup de transports, et qui est coûteux.
Avec qui vivez-vous ?
Ca dépend. Quand je suis ici, en vacances, je vis chez ma mère. Mais quand je suis à Managua, je vis en colocation avec d’autres étudiants.
Quel est votre métier ?
En parallèle de mes études, Je suis guide et traducteur. Quand je travaille comme guide touristique, je montre mon pays aux touristes, notre culture, notre façon de vivre. Mais quand je suis traducteur, je fais ce que mon chef me dit. Pour la traduction, je travaille pour une entreprise brésilienne. Je fais la traduction de l’espagnol au français.
Combien d’heures travaillez-vous par jour ?
Quand je suis en vacances, je travaille 8 heures par jour, en tant que guide et traducteur. Quand je suis à Managua pour mes études, je travaille 4 heures. Je fais de la traduction.
Que préférez-vous manger ?
La viande ! Le poulet et le bifteck. Pas de poisson, pas de cochon. Du poulet et du bifteck.
Combien de temps mettez-vous pour aller travailler ?
5 minutes. (Il rit).Pourquoi je ris ? Parce que c’est très proche de la maison. J’ai 5 minutes pour aller de chez moi à l’université où mon chef va me donner les documents à traduire. Quand je suis à Ometepe, je mets 15 minutes en vélo. J’ai 4 kilomètres à faire pour aller au bureau de l’agence de tourisme. Mais parfois je fais les excursions, alors je vais plus loin.
Que représente pour vous la mort ?
La mort….La mort.. Au mon Dieu…Je ne sais pas. Je ne sais pas comment répondre à ça. (Il rit). Comment vous, vous y répondez ? Moi, je suis catholique. Donc quand on meurt…Vous savez que nous les catholiques, on croit au paradis et à l’enfer. Dieu nous a donnés la vie pour être ici sur Terre. Si ici, nous sommes pêcheurs, nous serons en Enfer. Sinon au Paradis. C’est ce que j’ai appris, et c’est ce que je crois.
Qui est Dieu ?
Mmmm….Bonne question. Moi, je suis catholique. Ma famille est catholique. Donc Dieu pour moi, c’est celui qui a créé tout, l’univers. C’est une personne. Non, c’est pas une personne, c’est un esprit.
Quelle est la personne qui vous inspire le plus ?
Ma petite amie. Parce que nous sommes différents, que j’ai des choses à apprendre d’elle. J’aime ma culture mais ma petite amie m’enseigne une manière différente de voir la vie. Par exemple, je n’aime pas la politique, mais elle, oui. Donc j’apprends la politique, grâce à elle.
Quelle est la chose la plus importante dans votre vie ?
Travailler. (Il rit). Parce que si on ne travaille pas, on ne va pas manger, on ne va pas survivre. (Il rit). Et puis la famille. C’est important. Le père, la mère, les frères et les sœurs, et les enfants. Je serai content dans le futur d’avoir une famille. Si j’ai des problèmes, et que je n’ai pas une famille, qui va m’aider ?
A quel âge est-on vieux ?
Quand on est à la retraite. Quand on ne peut plus travailler. Il y a des gens qui disent qu’à partir de 30 ans on est vieux, Mais on a la force, on a les bras. Au Nicaragua, on est à la retraite à 55 ans, à 60 ans. A cet âge là, on est fatigué, on a moins d’énergie.
Quel est votre meilleur souvenir en famille ?
Le mariage de mes parents. J’avais 8 ans, 9 ans. C’est mon meilleur souvenir, parce que j’ai vu que mon père et ma mère s’aimaient. C’était très beau de voir mes parents se marier à l’église.
Comment avez-vous rencontré votre conjoint/conjointe ?
Il y a 5 ans. Je l’ai rencontrée au bureau. J’étais son guide. Elle est à moitié Costaricaine, moitié Allemande. Elle fait ses études à Berlin. Comment je fais pour la voir ? On se skype. J’aimerais aller en Allemagne pour lui rendre visite, mais j’ai besoin d’une bourse de l’école. Oui, c’est dur d’être aussi loin. Quand on a commencé, c’était dur. Je ne la connaissais pas, peut-être elle pouvait mentir. Mais après 2 ans, j’ai vu que notre relation était forte.
Votre genre de musique préféré ?
La salsa et le merengue. Pourquoi ? Parce que nous les Latinos, on aime ça. C’est une coutume !
Croyez-vous en la politique ?
Je déteste la politique. Ils sont menteurs ici au Nicaragua. C’est la chose que je déteste le plus, la politique.
Comment vivez-vous l’immigration dans votre pays ?
Les gens qui viennent ici ? Au Nicaragua, il n’y pas de travail. C’est très pauvre. Donc pas grand monde ne vient.
Quelle est la meilleure invention selon vous ?
A côté du port, on a créé avec nos amis un endroit pour se reposer à côté du port. Les gens ils profitent ainsi du soleil, sur les bancs.
Mais pour parler d’autres inventions, le plus utile, ce serait le train. Ce serait très important pour l’économie de notre pays.
Les vaccins aussi sont très importants. Contre Ebola, contre le Sida…
Qu’est-ce que l’amour ?
Un sentiment. De s’approcher d’une fille, de se marier, d’avoir des enfants. Aimer, c’est avoir un sentiment envers quelqu’un.
Quel est votre plus grand rêve ?
Voyager. Parce nous au Nicaragua, on ne voyage pas. Pour nous, c’est difficile. J’aimerais connaitre d’autres cultures, d’autres façons de vivre. Je suis traducteur, donc je veux connaître tout, tout, tout…
Si vous aviez un principe de vie ?
Mon principe de vie, c’est la paix pour tout le monde. La guerre, c’est horrible.
Entretien le 12 février 2015 à l’hotêl Hospijade Central à Moyogalpa au Nicaragua
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Evetmatt Jaiuneouverture
Bienvenue sur ce site pétri de nos mains avec un peu de levain, de connexion cyclothymique, et d'amour. Enfants du pays du canard, mariés et Parisiens pendant 7 ans, nous avons quitté femmes et enfants il y a un an pour faire tel Spoutnik le tour de la terre. On n'est pas encore sur orbite, mais on est contents quand même. Et on vous le partage ici ! Eve et Matthieu