Le goût du bout du monde au El Salvador

Après avoir rencontré Landry au Panama qui y avait passé 3 mois, nous avions très envie de découvrir le bout du monde au El Salvador.

Le goût du bout du monde - El Salvador - Couv

C’est là, à San Salvador, la capitale, que nous devions rejoindre la mère de Matthieu et son compagnon. Nous appréhendions un peu ce voyage car il allait être d’un style opposé à notre périple etats-unien. Pourtant, c’est une Chantal et un Otmar ravis et surexcités que nous avons rejoint.

La capitale nous a semblé sans intérêt et extrêmement développée. Nous avons donc rapidement filé vers la côte et El Zonte. Le taxi essaie de nous embobiner « Je vous fais un super prix, et je vous y emmène, bla bla… ».

On sent Otmar et Chantal plus enclins à prendre le taxi, mais nous partons quand même en bus local. Mini-bus, clim, une place pour chacun, bien qu’on se batte avec le chauffeur qui veut nous faire payer un supplément bagage. Le deuxième bus est un vrai bus local, un vrai chicken bus peinturluré, bondé, qui roule à toute berzingue, musique à fond. Nous voilà au milieu des poules et des poissons.

Ce sera le premier choc culturel ! On rigole tous les 4.

El Zonte, plage noire et perdue

Nous arrivons à la plage du bout du village, au bout du monde. C’est un endroit vraiment particulier et étrange.  J’ai l’impression que je n’avais jamais rien vu de tel. Le sentiment généré par ce paysage est fort. On est au bord de l’océan Pacifique, la plage est étroite, le sable est noir, il y a des cailloux, un bras d’eau douce qui se jette dans l’océan, des baraques en bois, des poules, des canards, des vaches, des feuilles mortes, un cimetière de noix de cocos. C’est à la fois beau et sale. En réalité, ce n’est d’ailleurs pas sale. Pas trop de déchets en plastique, seulement les bouts de bois, les noix de coco et les animaux donnent cette fausse impression de saleté. L’eau est délicieuse. J’aime beaucoup cet endroit.

La Libertad

Un jour, on va au marché de la Libertad. C’est une petite ville très chaleureuse. Il y a des maisons colorées, un grand marché, une bonne ambiance, une grande jetée qui abrite le marché des poissons. C’est à cet endroit que les bateaux sont soulevés dans les airs par un système de poulie pour être déposé sur le ponton. C’est beau, c’est gai.

Los Cabanos

Nous partons pour un deuxième lieu de plage, Los Cabanos. Le voyage est plus compliqué et inconfortable que le premier. On change de bus au milieu d’une grande rue en travaux.

Les paysages sont beaux, ce pays semble brut. On découvre un nouveau décor. De l’herbe verte avec des vaches et cabanes en bois. Nous voilà ailleurs, mais toujours à l’autre bout du monde au El Salvador.

Au bord de la plage, l’hôtel est surprenant. La dame et sa fille qui le gardent son attachantes. Première rencontre humaine forte pour Chantal qui prend gout au chaotique par l’espagnol et s’attache. Le bémol : on peut difficilement se baigner. Soit c’est dangereux à cause de la force des vagues, soit il y a de gros rochers qui rendent la nage difficile.

Alors, on cuisine, dessine, se balade.

Le week-end, ce bout du monde devient sur-animé.

Premier coup de chance du voyage

Le patron de l’hôtel va dans la même direction que nous, et nous prend dans son pick-up jaune et bringuebalant. Matthieu et Chantal devant. Otmar et moi à l’arrière du pick-up. C’est un bon voyage, agréable et amusant.

Je suis contente de montrer à Chantal et Otmar comment nous voyageons, et ce que veulent dire surprise et laisser-aller.

Nous arrivons dans le village de Juayua qui est en altitude. On apprécie vraiment ce changement de climat. La fraîcheur nous requinque. Le village est mignon, le marché typique, les gens sympas, la nourriture très bonne.

Nous passons quelques jours tranquilles. Nous allons voir les sept cascades.

Une rencontre et une journée particulière

Nous poursuivons vers Santa Ana où nous faisons une rencontre étonnante. Alors que nous sommes attablés autour d’une pizza, un homme vient nous faire la conversation. Il aime les choses raffinées, parle un peu allemand, anglais, français, parle de musique classique, de bon cognac, et finalement, nous demande nos restes de pizzas.

Pas très loin, nous allons visiter les ruines mayas du pays. Il y a une jolie pyramide dans un bel endroit de nature. C’est paisible, c’est un endroit où l’on se sent bien.

Un peu plus tard, c’est notre deuxième coup de chance. Nous visitons un atelier de batik, où nous rencontrons deux femmes. La mère, veut ouvrir une boutique, et la fille de 20 ans, l’accompagne à son stage. On parle, on parle, et voilà qu’on se retrouve chez elles. C’est un riche moment de partage, la famille est extrêmement catholique mais a dans sa maison les symboles des trois religions monothéïstes.

Puis on s’entasse dans la berline et c’est parti ! Nous voilà au bord du lac Coatepeque pour faire du jet-ski et manger une friture de poissons ! Le lac est au creux d’un cratère, la vue est grandiose, la maison a les pieds dans l’eau douce. C’est là qu’on parle de la vie, de la guerre, des cadavres laissés dans les rues, de la puissance des USA sur ses « filles adoptives » que sont les pays de l’Amérique Centrale. On parle aussi de kibboutz. La famille est très marquée par un voyage en Israël et ne semble y avoir vu que les bons côtés : solidarité, partage et foi. Je me questionne sur leur naïveté. Je repense aux symboles des trois religions et je les pense donc sans malice.

Nous n’avions rien à offrir, mais sentons que ce n’est pas nécessaire. En partant, elles nous demandent d’expliquer autour de nous que leur pays – El Salvador- est un beau pays, qu’il ne faut pas en avoir peur. Elles nous remercient d’être des touristes chez elles. On sent leur envie d’ouverture et de rencontre, et cela nous touche.

Alors oui, je vous le dis, El Salvador est un pays qui vaut vraiment la peine. C’est sauvage, il y a une culture forte, les Salvadoriens sont très accueillants, la nature est belle, et on s’y sent comme au bout du monde !

Eve

Evetmatt Jaiuneouverture

Bienvenue sur ce site pétri de nos mains avec un peu de levain, de connexion cyclothymique, et d'amour. Enfants du pays du canard, mariés et Parisiens pendant 7 ans, nous avons quitté femmes et enfants il y a un an pour faire tel Spoutnik le tour de la terre. On n'est pas encore sur orbite, mais on est contents quand même. Et on vous le partage ici ! Eve et Matthieu

2 commentaires :

  1. Magnifiques photos! Cela donne envie, même les cigales vous accompagnent! C’est super pour Chantal de vivre se partage avec vous (va -t-elle passer de la laine au batik ?) Le peu que j’ai pu faire avec les « fistons » est indélébile. Merci pour le comm. sur mon blog. Bon vent.

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