Sukhothai aura été un lieu marquant dans notre voyage en Thaïlande.
Un royaume thaï
En fait, Sukhothai, a été le cœur d’un des premiers royaumes thaïs, et a exercé une influence prépondérante dans la culture et l’évolution de la Thaïlande, du XIIIème siècle au XVème. Elle est aujourd’hui un site magnifique de vestiges bouddhistes, un site d’effluves spirituels exotiques pour l’occidental chrétien que je suis.
Exotique pour moi car toute religion pasteurise ses lieux, et ici le bouddhisme infuse singulièrement ses particularités jusque dans son atmosphère.
Singulièrement et très différemment de ce que je connais, le catholicisme, et par extrapolation le christianisme.
Déjà il y a le contexte. Et Sukhothai est remarquable pour ça. La visite de telles pierres religieuses, dans un parc poinçonné d’étangs fleuris et couvert d’arbres aux longs bras, est une flânerie. Autrement dit, c’est la balade. Le parc, forestier, parfois sauvage est immense. Et d’allers en retours de Chedis, de temples et de ruines, on vit finalement moins la religiosité que la spiritualité. Spiritualité car au fil des lacs, sous les arbres, et au milieu des symboles de culte, elle se crée dans l’expérience intime du lieu et non dans la confrontation à un lieu circonscrit et codifié comme peut l’être l’église.
Nombre de temples, au-delà de Sukhothai, s’isolent et se relient dans des lieux naturels. A Kanchanaburi, par exemple, nous avons vu même autour d’un Bouddha à 18 bras, des étangs creusés, des arbres plantés, des animaux élevés là. On ne crée donc pas dans le bouddhisme qu’un édifice, mais un lieu, un contexte. Contexte prépondérant dans l’appréhension qu’on a d’un site bouddhiste en comparaison avec un site chrétien.
Des chedis aux dinosaures !
Il y aussi un autre phénomène. Sukhothai, comme les autres lieux de la foi bouddhiste sont hétérogènes. Dans les édifices, comme sur les sites, j’ai vu un Bouddhisme se donner à ses croyants dans plusieurs formes, disparates, mélangées et originales. Ici, il y a près de 198 Chedis, des tours bouddhistes, de toutes formes, tailles, au milieu desquelles se multiplient les Bouddhas, petits et grands, dans différentes positions.
On n’est pas attiré comme dans une église vers un centre, la nef et Jésus sur sa croix. En multipliant les formes et les « objets » de culte, j’ai l’impression qu’on permet à chacun de choisir celui qu’il priera, et ainsi de personnaliser sa relation à la foi. Je ne dis pas qu’on ne le fait pas dans le christianisme notamment. Mais ici, comme dans les autres sites que nous avons visités, chacun va appréhender matériellement sa spiritualité différemment. Prier dans le même lieu devant un Bouddha de 1 mètre de haut, ou devant un de 15 mètres, devant un Bouddha à 18 bras, ou un Bouddha classique en méditation, ne doit pas créer la même sensation. La même prière ?
Certes dans notre religion chrétienne, nous avons différentes églises, différentes chapelles… Mais là, cette hétérogénéïté est accentuée. Elle sert à mes yeux, les différences des hommes et des fois.
L’accès et le rapport physique aux symboles religieux sur ces sites créent les mêmes conséquences que l’hétérogénéité du lieu.
A Sukhothai, chacun peut déposer au pied des Bouddhas, des fleurs, des colliers, de l’encens, des bouteilles d’eau, des statuettes… de Ganesh, du roi de Thailande, de coqs, de chiens… de Dinosaures ! Il y a, me semble t’il, dans cette moindre codification, une plus grande facilité dans le geste religieux. Cela apporte à nouveau – selon moi – une appréhension plus aisée et personnelle de la spiritualité.
Des lieux religieux qui respirent la joie !
Aussi – et il y a oui, peut-être un jugement de valeur – mais le site de Sukhothai comme d’autres en Thaïlande, sont des lieux de joie qui en comportent beaucoup de symboles. Je ne vais rentrer dans la dichotomie Bien-Mal de notre religion chrétienne.
Mais ici, les couleurs sont chatoyantes, les espaces lumineux. Dinosaures et tigres sous Bouddha apportent un peu de légéreté. Les fleurs que chacun apporte, sous forme de colliers, de pendentifs, sont très colorées. Bouddha qui médite ne crée évidemment pas la même sensation que Jésus crucifié.
Alors, certes, Bouddhisme et Christianisme n’ont pas les même ressorts ni les mêmes espérances. On dit aussi que le Bouddhisme est une philosophie.
Mais tel que je le vois, Bouddhisme et Christianisme sont considérés en Occident et en Orient comme des moyens d’accès à la transcendance, que l’humain a toujours cherchée. Sur ce socle commun, leurs différences dans l’expression de leurs lieux sont béantes.
Sukhothai nous l’a montré !
Matt
Je lis ton récit avec l’accent…t’ain c’est génial ! Salut pélerin :))))
Parler avec l’accent, c’est « parler de son pays en parlant d’autre chose » (Miguel Zamacoïs).
🙂
C’est chouette les cailloux qui prient mais moi je veux des animaux flippants, des soupes aux mini-poussins, 15 mecs sur un scooter….
Bon Matt. C’est ta femme qui se fait alpaguer par les moines et c’est toi qui est touché par la grâce.
et puisque tu aimes les citations. « La beauté de l’âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps » V Hugo Et cela se vérifie sur les photos dans lesquelles tu te glisses. Que tu es beau.
Eve elle en a de la chance hein!
Et vos belles rencontres avec les gens? Vos impressions me semblent un peu froide du coeur merveilleux des autres…
Je taquine. Bonne route.
http://www.croire.com/Definitions/Vie-chretienne/Famille/Quelles-relations-avec-les-beaux-parents
😀
Le meilleur est sur les constellations