A l’approche du départ en Tour du Monde – ou comment la mélancolie se mêle à l’excitation –
La date fatidique approche à grands pas, les visas sont en cours, tous les organismes possibles et inimaginables sont prévenus de notre prochaine absence, c’est le premier sujet de conversation lorsque l’on retrouve famille et amis :
« Alors, le départ, ça approche hein ? »
Oui, le départ approche et le temps de la séparation aussi. 2 ans c’est court, 2 ans c’est long. Se rendre compte de ce paradoxe est étrange. Je laisse un monde connu ; comment vais-je le retrouver ? Complètement chamboulé ou ayant continué son cours sans entrave ? Et puis c’est drôle mais, le manque se fait déjà ressentir comme pour me préparer à la vraie séparation. Les personnes que je continue à voir régulièrement me manquent déjà. Ma sœur fêtera ses 18ans sans moi, Mon frère ses 18 et ses 20 ans sans moi. Quelle chose étrange. Des gens vont naître, des gens vont partir et je serai loin pour les accompagner. Quel choix égoïste nous avons fait là ! Et en même temps, tout notre entourage nous porte et nous encourage.
Mais voilà que la mélancolie guette.
Mais voilà que le désir d’ailleurs est plus fort.
L’envie et la joie prennent aux tripes même lorsqu’il a fallu quitter l’appartement longuement habité. Une page se tourne, un tome se ferme et pourtant sous nos pieds nous sentons le grand vide qui se prépare. C’est grisant. Je suis grisée. On a mordu à l’hameçon, c’est trop tard. Tout le corps réclame le départ.
La boule au ventre quand je pense à ce qu’il y a à parcourir contre l’imaginaire qui gambade quand je me questionne sur ma vie dans 3 mois,6 mois, 1 an. Et si on y prenait définitivement goût ? Et si on trouvait un endroit bon pour nous, un endroit dont on ne voudrait pas repartir ? Et si on ne supportait pas d’être loin ? Et si notre vie d’ici nous manquait trop ? Tout cela se mélange et finalement, l’exercice de la liberté, tel que nous l’avons choisi nous a fait prendre la décision d’être libre dans tous nos choix. Que ce soit celui de prolonger les choses comme celui de les écourter.
Cette décision, prise à deux, et me voilà soulagée.
Un peu plus mélancolique et encore plus grisée. Le champs des possibles est large et c’est pour moi mon premier voyage.
Eve
très bel article… merci
Bon voyage. Carpe diem.