Hasard de notre voyage : c’est la première fois depuis un an que nous sommes aussi proches géographiquement de la France. Nous le sommes aussi par la pensée. Nous sommes avec Charlie.
Nous sommes à 7356 kilomètres de Paris. De l’autre côté de l’Atlantique, à Miami. Loin, mais en même temps assez près, car nous sommes depuis 3 jours au rythme de notre pays, la France.
Aujourd’hui, nous sommes allés au milieu des peintures, des graffitis.
Nous avons lu aussi.
Et nous étions avec vous, avec Charlie.
Nous sommes tristes de ce qui arrive dans notre pays. Nous le sommes pour les victimes, pour les familles, pour les français, pour la presse, pour la liberté, et pour les français musulmans.
J’aime tellement ceux qui risquent de prendre la parole, et même face aux puissants…et face aux puissantes idéologies. Charlie en était.
Je suis malheureux aussi de ne pas avoir pris plus tôt en compte que ces gens audacieux le faisaient au risque de leur vie, sous garde policière, pour le bien de notre démocratie, de notre presse, et de notre liberté.
On raille souvent la médiocrité de nos journaux généraux, fadasses et peoplisés, et nous tenions là des gars qui sans trop le dire, se battaient plus pour notre liberté de vie que tous nos politiques. Oh, ça choquait un peu notre côté gentil et bien élevé…
Mais la responsabilité de dire est toujours positive. Jamais une culpabilité. Elle brise les non-dits, et amorce la discussion.
Nous étions en 2014 39èmes au classement mondial Reporters Sans Frontières de la liberté de la presse. En perdant Charlie, à quel rang va t’on reculer ?
Je me réjouis de voir des rassemblements entre Français. C’est vrai, je suis fier, je suis content.
Nous serons nous même à Plaza de Francia, à Panama City, la capitale du Panama, ce 12 janvier.
C’est super tous ces rassemblements mais…
Mais j’ai 32 ans…J’avais 16 ans quand la France Black Blanc Beur a gagné la coupe du monde. J’avais 20 ans quand nous sommes sortis dans la rue pour refuser l’élection de Le Pen aux Présidentielles… Gros évènements mais après ?
Ce vivre ensemble, que nous montrons aujourd’hui dans les rassemblements, nous devrions en faire un acte de citoyenneté permanent. Je pense à l’interview de Jeannette Bougrab, compagne de Charb, qui réfute l’idée que les rassemblements sont une victoire… Oui, ça n’est pas une victoire. C’est beau, c’est heureux. Mais ça doit être la base.
Je me questionne aussi sur les RG… Qu’est ce qu’ils foutent ? On apprend aujourd’hui de l’administration américaine qu’un des deux frères a été formé au Yemen… Les RG savaient qu’il faisaient partie de la filière des Buttes Chaumont…OK. Et ? On intervient pas ?
Je suis consterné, pessimiste quand j’apprends de mes amis profs qu’ils entendent en classe que Charlie l’a bien mérité. »Ils ne devaient pas caricaturer le prophète ». Je les vois mes amis en train de désamorcer ces dynasties de radicalisme. … Sérieusement, quel est notre avenir social ?
Et puis, je suis triste également pour les français musulmans, les français d’origine maghrébine qui n’ont rien demandé, et pour lesquels la trace de ces événements marquera encore les prochaines décennies. Je pense à mes amis, ou mes anciens collègues qui sont musulmans, qui sont juste des gens biens, et qui ne méritent pas de supporter des calomnies qui ne leur reviennent pas.
Toute la xénophobie et les actes malveillants à l’encontre de la communauté française musulmane ne font qu’entretenir la rage de ceux qui ne la représentent pas, mais qui s’en croient les portes-voix…non, les porte-armes.
J’espère que nous serons tous plus intelligents pour penser que l’avenir se fait ensemble, et pas sans l’autre.
Matt
bonjour à vous deux
merci pour ce papier
la dernière image « ceci n’est pas une religion »
pourrait pour chacun de nous résumer notre opposition à tout amalgame et à tout acte violent au nom de Dieu où des hommes.
je me demande s’il ne faudrait pas inventer un mot ou un nom pour ce que l’on nomme aujourd’hui le terrorisme islamique parce que coller les mots barbarie et islam est un contre sens et nous laisse croire qu’il y a un lien.
quand à la question des RG français je crois qu’elle n’est pas si simple. La liberté peut elle se défendre en se privant de liberté ? je crois que la réponse de Charlie Hebdo suivait une autre voie.
je vous embrasse
Bruce
Allez, espérons que non… Bisous
🙂 merci les amoureux