Faire de la moto au Vietnam – Pas une mince affaire

Faire de la moto au Vietnam. Rien qu’en l’écrivant, ça me paraît complètement débile.

On en avait lu des articles déconseillant d’en faire, car ni le permis français, ni le permis international ne semblent être reconnus au Vietnam.  Et puis, quand on voit la circulation à Ho Chi Minh, on a l’impression de regarder une fourmilière sur deux roues.  Il y a des hordes de scooters aux feux tricolores. Ils se comptent par centaines à chaque fois que le feu passe au vert.

Et au Vietnam, le seul principe de conduite ? Faire ce que tu veux tant que tu respectes l’autre ! Les gens prennent les rues à contre-sens, coupent les intersections. Il n’y a pas de priorité à droite, de cédez le passage. Non, rien de tout ça. Alors, bon, je ne me sentais pas fier de commencer la moto à Ho Chi Minh.

Mais nous voulions faire une boucle dans le delta du Mékong. Puis, j’avais déjà roulé pas mal en scooter au Vietnam. Et j’ai fait pendant quelques années quotidiennement du scooter à Paris…  Alors, j’ai tenté. On est parti dans la rue Phạm Ngũ Lão. C’est là qu’on peut trouver des scooters et des motos à acheter ou louer.  Nous avons opté pour ce qu’il y avait, c’est-à-dire des motos indonésiennes. A 10 euros par jour.

Evidemment, j’avais posé à Eve et Arthur, notre pote, une condition : ne pas prendre d’highway au moins au début. Et bien, qu’est ce qu’on fait pour commencer ? De l’Highway ! Là, franchement, je ne vous raconte pas : des camions, on vous double sur la gauche, sur la droite, il y a des scooters et des vélos à contre-sens, qui arrivent par des perpendiculaires sans respecter la priorité (qui n’existe pas) et des petits malins qui vous frôlent. Et moi qui ait le vertige, qu’est ce qui nous est arrivé ? La moto, bien chargée, a calé sur un pont immense à Ben Tre. Impossible de redémarrer. Nous avons poussé, jusqu’à descendre en roue libre. Ca c’était la partie rude.

Mais après, c’est vrai que rouler sur des pistes, au milieu des canaux, c’est superbe. C’est la liberté.

En campagne, dans la nature, et avec votre sac à dos sur le porte-bagages, oui, la moto, c’est alors de la liberté. Avec nos motos, nous sommes allés dans des endroits inaccessibles avec des transports en commun. On a passé les affluents du Mekong en bac, avec nos motos, dans des endroits perdus. On s’est retrouvé à partager une après-midi incroyable dans une famille qui voit une fois par an des touristes. La moto, ça nous a permis de vivre des choses authentiques et rares, c’est sûr.

Une petite vidéo de notre trip à moto (et là, on ne voit pas Ho Chi Minh !)

Si vous voulez faire de la moto au Vietnam, après 600 kilomètres de route, voici mes conclusions et mes conseils. 

– Faire de la moto au Vietnam, c’est possible. Bien sûr, les discours de prudence incitent à ne pas en faire. Mais celui qui fait du scooter en Thaïlande, peut faire de la moto au Vietnam. Les permis ne sont pas reconnus au Vietnam ? Je crains qu’un accident même en Thaïlande soit très compliqué à gérer. A mes yeux, si avez déjà fait de la moto/scoot en Asie, vous pouvez en faire au Vietnam.

– Ne pas prendre une moto pour faire de la ville. Ca n’est pas intéressant ni agréable. Vous changez de vitesse tout le temps, d’autant plus que la circulation est bien rude. Et vous n’aurez jamais la moto flambant neuve. Non, vous aurez la vieille routière (pour nous, elle datait de 1982), alors la boite à vitesse, elle fait ce qu’elle peut. Choisissez plutôt un scooter.

–  Ne pas rouler la nuit. Nous l’avons fait, car nous avons été « obligés ». En plus d’une circulation compliquée, nombre de scooters n’ont pas de phares qui marchent, les vélos non plus. Il n’y a pas de réverbères. Et pourtant les enfants, les gens continuent de traverser.  Anticiper un nid de poule devient impossible. Non, franchement, c’est trop dangereux.

–   Etre prudent. Nous avons vu un accident notamment, qui a été certainement mortel. Bien sûr c’est dangereux. Donc il faut être prudent. Maintenez les distances de sécurité, roulez tranquille (à 50 km/h !), faites des pauses, les petits cafés le long des routes avec hamacs et boissons fraîches ne manquent pas.

Si vous avez envie d’en parler, n’hésitez pas à nous contacter

Matt

Evetmatt Jaiuneouverture

Bienvenue sur ce site pétri de nos mains avec un peu de levain, de connexion cyclothymique, et d'amour. Enfants du pays du canard, mariés et Parisiens pendant 7 ans, nous avons quitté femmes et enfants il y a un an pour faire tel Spoutnik le tour de la terre. On n'est pas encore sur orbite, mais on est contents quand même. Et on vous le partage ici ! Eve et Matthieu

7 commentaires :

  1. C’est énorme.
    Le plus dur doit être d’abandonner le réflexe du clignotant!

    Bravo aux courageux inconscients un peu quand même!

  2. Je suis en train de me faire un road trip en moto de Hanoï à Ho Chi Minh. Je n’ai jamais vécu autant de galères mais paradoxalement je ne me suis jamais autant éclaté !

    Je recommande vraiment cette aventure unique à condition d’être préparé et d’avoir confiance en sa conduite. Parce que c’est clair qu’on est vite dérouté par le trafic absolument chaotique du Vietnam.

    Mais une chose est sûre, j’aurais clairement regretté de ne pas l’avoir fait. A l’heure où j’écris ce message, je suis environ à mi parcours, la fatigue se fait sentir, ma moto est en état de décomposition, mais je veux absolument terminer ce périple de près de 2000kms !

    Je déconseille fortement de faire un trip de ce genre tout seul (et aussi comme vous l’avez dit, de nuit). Je voyage actuellement avec un camarade chilien et franchement, vu les galères auxquelles j’ai été confrontées, seul, j’aurais abandonné depuis bien longtemps.

    • Merci beaucoup Bastien pour ton témoignage. C’est vrai que j’ai pensé rajouter le conseil de partir au moins à deux. Tu as raison, je vais le rajouter.
      En revanche, c’est vrai qu’à la différence de toi, nous avons été des petits joueurs. On a fait 250 km !
      Mais j’imagine que du coup, toi, tu as acheté ta moto ? Et quels ont été les endroits que tu as préférés ?

      • Oups réponse tardive !

        Oui j’ai acheté une moto à Hanoï que j’ai revendu à HCM.

        Concernant les endroits à ne pas manquer, j’ai eu un gros coup de cœur pour la région de Phong Nha (je recommande d’ailleurs fortement de faire un tour dans les caves, c’est magnifique!) ainsi que la région de Dalat où la nature y est superbe !

  3. Les touristes roulent n’importe comment. J’ai déjà vu pas mal de touristes roulaient à 70-80 en ville à Hoi An. Ils ne prennent pas conscience des risques et pensent que tout est permis parce que c’est le Vietnam.

  4. Ça dépend de ce que tu entends par « rouler n’importe comment ». Vite, je suis tout à fait d’accord avec toi. Je dois avouer qu’en y repensant, mon allure était un peu speed de temps en temps (mais tout de même loin des 70-80 en ville) et c’est aussi le cas pour certains touristes que j’ai pu croiser.

    C’est vrai que les vietnamiens conduisent lentement. Et heureusement ! sinon je pense que j’aurais eu l’occasion de mourir 10 fois. Leur conduite est très périlleuse et c’est absolument vitale d’être concentré en permanence.

    Pour avoir traverser le Vietnam en moto, j’ai bien plus confiance en la conduite des touristes qu’en celle des vietnamiens.

    • Rouler n’importe comment = bruler les feux rouges, ne pas respecter les stops et rouler vite dans des petites rues. En gros, ils font pires que les vietnamiens.

      Disons qu’à Hoi An, 70-80, ca commence à être rapide.

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