
Depuis notre retour nous nous sommes consacrés à notre projet « famille, maison, stabilité ». C’est très chouette même si l’envie d’évasion, d’étranger, d’inconnu est là et gratouille nos idées de vacances. Pour causes de contraintes budgétaires mais aussi par envie et besoin de tranquillité, nous nous sommes recentrés sur notre plus proche voisine (quand on est dans le Lot), l’Espagne.
Ca donne à peu près ça :
-J’ai envie d’ailleurs.
-Je crois plutôt qu’on a besoin d’ailleurs.
-Oui, mais loin des travaux sinon on n’arrivera jamais à décrocher.
-Mais je ne me sens pas prête à prendre l’avion avec un bébé etc. pourtant j’ai envie d’ailleurs, de pas parler français, de changer de rythme.
-Bah, on n’a qu’à aller en Espagne !
Nous voilà donc en Espagne. Franchement attiré par le besoin d’une langue qui ne serait pas notre maternelle et d’horaires qui nous changeraient les idées. C’est vrai que « se mettre à l’heure espagnole » nous a fait un bien fou. C’est chambouler les choses sans non plus trop se déstabiliser. Eh bien c’est chouette ! Voyager chez des voisins c’est chouette ! On garde ses repères tout en changeant certains détails essentiels qui aident à se sentir loin.
Cadaques en novembre, il fait froid à cause du vent marin TRES fort. Les rues sont presque désertes, la plupart des commerces sont fermés. Ne restent que ceux du cru. Quel magnifique village. Les maisons blanches aux façades recouvertes de bougainvilliers, les galets au sol et les gouttières vertes émaillées. Nous avons vraiment beaucoup aimé notre séjour dans la ville préservée par Salvador DALI.




Depuis Cadaques, petit village de bord de mer, calme hors saison, nous avons fait une excursion à Gérone. Il faut imaginer que nous étions en pleine période du referendum pour/contre l’indépendance de la Catalogne. Sur notre trajet, postés sur les ponts au dessus de l’autoroute, des personnes brandissant des pancartes pour une Catalogne unie à l’Espagne. Dans la ville, des drapeaux multicolores et en nombre impressionnant prônant le « si » de l’indépendance. On pouvait sentir le débat vivant. Le contraste était étonnant entre une belle ville médiévale, qui semble immuable et la preuve partout que ce n’est pas le cas, que comme son pays et ses habitants, elle bouge.


On repart !
Après avoir éprouvé à quel point le changement est dynamisant et comment l’Espagne est à portée de main, nous y retournons en été. La liberté de l’étalage des corps sur la plage pouvait avoir un côté dérangeant et en même temps c’était aussi foncièrement positif. Tous les types de corps était sur la plage, pas seulement les « parfaits » au sens d’aujourd’hui. Nous avons retrouvé l’ambiance festive et offert à Gabriel ces premiers bains !
C’est Tarragone qui fut un vrai coup de cœur. Le centre historique est superbe et à taille tout à fait abordable quand il s’agit de crapahuter avec un enfant.
Les poubelles municipales offrent aussi une benne pour les déchets compostables ! Quelle bonne idée. Il ne s’agit pas là d’initiatives privées pour que chaque personne d’un immeuble mette ses déchets dans un bac à compost utilisé ensuite pour quelques plates-bandes. Non, nous parlons bien de bennes du gabarit de celles pour le verre et le papier. Moi déjà ça m’a permis de trouver la ville sympathique !!!
Au-delà des poubelles, il y a beaucoup à voir à Tarragone. C’est la deuxième ville au monde après Rome à avoir le plus de vestiges de l’Antiquité Romaine. Gabriel pouvait donc tout naturellement jouer au milieu des reste de murs sur la place de l’ancien forum pendant qu’à l’heure de l’apéro, nous prenions notre mal en patience car « qu’est-ce qu’ils mangent tard ici, j’ai faim ! ».







Enorme coup de cœur que le restaurant végan de la ville. Depuis notre voyage au Canada et grâce à l’influence positive de Danielle et André, nous sommes majoritairement végétariens. Nous mangeons souvent végan, mais cela se fait tout à fait naturellement sans chercher à « être » quoi que ce soit. Mais là, la déco de la salle apaisante, le lieu étonnant et surtout le goût de ce que nous y avons mangé nous ont boosté pour explorer encore plus ce type de cuisine. C’est pas compliqué c’était excellent et très original. Aucune frustration à manger « sans » protéines animales.
Nous avons aussi eu le plaisir d’assister au spectacle des « tours » humaines. Gabriel les yeux écarquillés devant ceux qu’il appelait les pirates et nous tout aussi estomaqué de voir que tout en haut des tours, ce sont bien des enfants de huit ans qui grimpent. Nous avons assisté à l’entrainement et partagé la crainte d’une maman nous expliquant que sa fille était si déterminée qu’elle l’avait finalement inscrite dans cette compagnie. Les yeux craintifs mais rempli de fierté nous avons donc vu sa petite escalader dos et épaules pour se hisser au sommet.
Les vestiges romains donnent sur la mer. Les criques sont à 10min du centre. La cathédrale et le cloître sont magnifiques. Alors on en a pris plein les mirettes.
Nous savions qu’il n’est pas nécessaire de partir à l’autre bout du monde pour voyager. Recommencer par l’Europe pour nous c’était le choix de l’apparente facilité. Pourtant, les découvertes ont été grandes et les bases de ce que peuvent apporter les voyages transmises à notre petit garçon.
Voilà qui donne envie de repartir bientôt !
A bientôt.
Eve