Quand on arrive en ville – Mexique

« Quand on arrive en ville, les gens changent de trottoir », la la la la la la… Bref, le Mexique, c’est tout de même beaucoup, beaucoup de villes coloniales. On s’est régalé de ces villes colorées à l’ambiance chaude et joyeuse.

On commence par l’exception

Cancun ! Eh oui, Cancun n’est pas un nom qui inspire beaucoup de beauté. On pense plutôt à l’ambiance bringue, bras musclés, seins bien haut, et successions d’hôtels en béton sur une très belle plage.

Mais non, ça n’est pas que ça. C’est aussi une vieille ville, un peu décrépie, qui s’anime en fin de journée autour d’une grande place où s’installent stands de peinture, stands de nourriture, petites voitures électriques que les enfants peuvent conduire, clowns qui font des spectacles, et beaucoup de chalands. L’ambiance est festive et gaie. On mange bien en s’en mettant plein les doigts. Un Cancun qui nous a agréablement surpris.

Valladolid et Campeche, les villes musées

C’est beau. C’est bien restauré. Les couleurs sont réparties harmonieusement. En revanche, c’est vide. On a l’impression d’être dans des villes seulement faites pour être belles. Tellement belles que quelqu’un a voulu les préserver, et que pour les préserver, on en a enlevé tous les petits marchands ambulants qui la « salissent ». Du coup, c’est un régal pour les yeux, mais c’est moins accueillant, moins chaleureux, moins spontané.

Comme dans un musée, on prend un grand plaisir à se balader. Les maisons colorées font ressortir le ciel bleu par contraste. Les gens deviennent beaucoup plus beaux, parce qu’ils se déplacent sur des aplats de couleur qui réhaussent leurs traits. Les Coccinelles (les voitures) très nombreuses donnent un côté vintage. Il faut l’avouer, même si je suis critique, être dans une « belle ville » m’a fait beaucoup de bien. Retrouver une certaine cohérence architecturale, voir de belles couleurs, avoir le sentiment de voir l’Histoire, est quelque chose auquel Française, je suis habituée et qui me manquait.

Mérida et Oaxaca les vivantes

Deux villes éloignées au climat différent et qui ont toutes deux une atmosphère joviale et désordonnée. Mérida est une ville où il fait très chaud. Et la chaleur décuple les odeurs, rend les marches plus difficiles, mais apporte aussi la bonne humeur de vie à l’extérieur. C’est une grande ville. Il y a du monde et de l’effervescence. Les conducteurs klaxonnent à tout-va, les piétons slaloment entre les stands de fruits, de biscuits, de recharges de téléphones, de tickets de loterie, etc…

Il y a une musique du tonnerre en permanence et des beaux bâtiments autour. C’est là qu’on a pris os marques quelques jours et qu’on est devenu fidèles aux comptoirs du marchand de salbutes de pavo (tortillas de maïs à la dinde).

Oaxaca, c’est un peu la même ambiance, mais il fait plus froid et il pleut en fin de journée. Ici, les bâtiments sont moins colorés, la pierre blanche aux reflets verts est laissée nue. Le marché couvert est vivant et joyeux. Et les boutiques d’artisanat donnent envie du pouvoir d’achat de Paris Hilton tellement tout est beau.

C’est là qu’on prépare le molle, sauce chocolat épicée qui recouvre généreusement un morceau de poulet et se mange avec du riz.

Sur la place principale, « le zocalo », des tentes sont installées au milieu des kiosques de cireurs de chaussures. Des affiches et des banderoles sont accrochées dans les arbres. Un ami mexicain nous dira plus tard « c’est ça aussi le Mexique. C’est des manifestations tout le temps car on est obligé de lutter ». Effectivement, sur les banderoles, ce sont des noms et des visages comme des listes. Il s’agit des disparus pour lesquels les familles se battent en vain, mais se battent. Le gouvernement fait disparaître qui il veut, et les cartels aussi. Il y a donc beaucoup de noms sur les listes.

Guanajuato et San Miguel de Allende, les précieuses

Mes chouchous. A la fois musées et spontanées, mais surtout vraiment belles. Deux petites villes vallonnées qui récompensent le grimpeur par une vue multicolore sur la première et ocre-rouge sur la deuxième.

Oscar (toujours le même copain mexicain) nous avait dit de Guanajuato que c’est une ville « romantique ». C’est vrai. Les rues étroites débouchent sur des petites places ombragées où glougloutent les fontaines. Il y a des tunnels qui creusent la ville comme autant de passages mystérieux. On se sent à nouveau dans un endroit chaleureux où hors de la rue principale, les habitudes locales sont bien vivaces.

San Miguel est plus sûre d’elle et de son charme. Elle paraît donc plus pompeuse et pourtant, allez déjeuner au marché sur le stand El Delfin et vous mangerez avec les doigts les meilleures tortas du pays. Derrière vous, il y aura le stand du fleuriste dont les plantes forment comme un mur végétal et au comptoir, il y aura bien un vieux avec son chapeau de cow-boy. Le soir, les camions à tacos sont de sortie et on grignote à nouveau sur un bout de trottoir.

San Cristobal de Las Casas : je ne l’ai pas classée

Elle n’a pas la vivacité des « vivantes », n’est en aucun cas un musée, et n’est pas assez chic pour être précieuse. C’est peut-être la ville coloniale normale. Une partie touristique piétonne, agréable, un marché immense et populaire, des couleurs gaies. C’est amusant car c’est là que nous ressenti pour la première fois l’envie de nous installer. Dans la ville normale, dans un quartier populaire, il y avait à la fois le charme du colonial, la fraîcheur de la région et ce quartier tellement sympathique où nous faisions nos courses pour cuisiner à l’auberge. Les femmes sont en tenue traditionnelle, les produits sortent directement de leur jardin et il fait bon vivre.

La maison de la culture est un petit bijou, où on vient jouer aux échecs, fabriquer des marionnettes, apprendre la danse classique mais aussi le ballet traditionnel, tisser, etc… La ville est à l’image de la maison de la culture variée, et gaie. Finalement nous avions un rendez vous à Mexico D.F, alors nous ne nous sommes pas installés.

Quand on arrive dans une ville coloniale, on ne sait jamais si elle va être vivante ou prisonnière de son statut. En revanche, on sait toujours que cela va être beau.

Eve

Infos pratiques et bons plans

Le gîte del Sol à San Cristobal de Las Casas : pas cher, bien placé, avec un super petit déjeuner.

L’hostel Zocalo à Mérida : la meilleure auberge de jeunesse de tout notre voyage.

Le stand des tortas El Delfin du marché de San Miguel de Allende : ouvert que le midi, ambiance chaleureuse et meilleures tortas qu’on ait mangés au Mexique

Evetmatt Jaiuneouverture

Bienvenue sur ce site pétri de nos mains avec un peu de levain, de connexion cyclothymique, et d'amour. Enfants du pays du canard, mariés et Parisiens pendant 7 ans, nous avons quitté femmes et enfants il y a un an pour faire tel Spoutnik le tour de la terre. On n'est pas encore sur orbite, mais on est contents quand même. Et on vous le partage ici ! Eve et Matthieu

10 commentaires :

  1. J’ai adoré!! Combient de couleur! Merci de partager vos expériences!

  2. Génial. Merci à vous deux pour ce chouette résumé! Que pensez d’un voyage solo pour une femme dans ce pays? Peut être prochain trip de l’an prochain 🙂

  3. Ping : Nos villes préférées -

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