Le bleu est une couleur chaude – Guatemala, Belize et Mexique

El Remate au Guatemala et son lac turquoise. Bacalar au Mexique et sa lagune à sept couleurs. C’est dans ces deux endroits que nous avons passés quelques semaines à contempler du bleu, du bleu, du bleu. Et là bas, le bleu est une couleur chaude.

El Remate, c’est un petit village qui encadre la route menant au site maya, le plus connu du Guatemala, Tikal. C’est aussi un village les pieds dans l’eau puisqu’il donne sur un lac dont la fraîcheur est la bienvenue tant il fait chaud.

Comme au Lac Atitlan, ici aussi, le niveau d’eau a fortement monté depuis quelques années et les petits pontons en bois sont désormais sous-marins. C’est à cet endroit que nous quittons notre ami Bruce, qui après avoir passé la journée à faire des « Top » assis sur des bancs submergés doit regagner la capitale, puis la France.

Marins d’eau douce

Nous avons eu peur que Bruce ne parte jamais, car arrivés dans le village, nous avons appris que la personne ayant vendu le ticket de bus était un arnaqueur. Il aurait souvent eu des démêlés avec la police et il est l’ennemi juré du patron de notre hôtel. Bon, ok.

Mais ce que nous avons surtout appris, c’est qu’aucun bus pour la capitale ne passe par El Remate. Bon, pas ok.

Nous voilà donc à essayer d’appeler Monsieur X depuis une boutique de la ville car l’hôtelier ne veut pas appeler Monsieur X de chez lui. « Il pourrait reconnaître mon numéro de téléphone, et ce ne serait pas bon pour vous ».

Comme bien sûr, cela ne fonctionne pas, on va au bureau de l’agence dans le village. Comme elle est fermée, on demande aux deux types aux yeux injectés de sang qui attendent devant la porte d’aller voir chez Monsieur X. Comme il n’est pas là, on retourne téléphoner. Ca marche.

Mais comme il n’a plus de batterie, il faut encore attendre une heure.

Tout le village est au courant de notre manège et c’est un bon point pour nous.

Finalement le portable est rechargé, on discute du rendez-vous du lendemain. Un taxi viendra chercher Bruce directement à notre hôtel. Et là, comme de par hasard, je me rends compte que Monsieur X sait déjà à quel hôtel nous sommes. Comment ?…

Drôle de moment. Drôle d’organisation. On ne saisit pas tout.

Finalement, Bruce est bien parti. Ouf.

Quant à nous, on reste encore quelques jours au bord du lac. Quand on se baigne, on nage à côté des femmes qui lavent leur linge. Le soir, lorsqu’on marche, on croise les hommes qui pêchent à la lumière de leur téléphone portable. C’est un endroit agréable.

Au lever du jour

Vient le moment de rejoindre le Mexique. On en a pour une journée de route entre différents bus et différents pays. Et oui, si le Guatemala et le Mexique ont une frontière commune près d’El Remate, la jungle y est tellement épaisse qu’il faut faire un détour par le Belize.

Départ à 4 heures du matin, ce qui nous vaut un trajet dans la brume sur une route vallonnée et au milieu d’une nature dense. Rien que pour ça, cela valait le coup. A un moment donné, on voit apparaître le soleil très rond, très gros, très rouge. C’est simplement beau.

Arnaque à la frontière

Tranquillement, après avoir savouré le paysage, on se prépare à passer la frontière. Et comme toujours un passage de frontière implique son lot de crispations.

L’officier veut nous faire payer je ne sais quelle taxe. Or nous savons qu’il n’y a pas de taxe pour sortir du Guatemala par voie terrestre. On le lui fait savoir. Evidemment, il s’en moque. On tient bon. Là, il nous donne un formulaire à remplir, qui n’a aucun rapport avec notre situation. On obéit. Malgré cela, il ne veut pas estampiller notre passeport. On se fâche. On est tellement casse pieds qu’il finit par tamponner. On est plutôt content de nous, car ceux derrière nous ont payé, n’ont pas eu le tampon et se sont faits refouler à l’entrée du Belize.

Belize Old School

Notre traversée éclair du Belize nous a fait tout drôle. D’abord, on y parle anglais. Ensuite, la population est majoritairement noire. Enfin, on y voit des Mennonites. Les Mennonites sont une communauté qui ne vit pas dans le temps actuel. Ils sont habillés comme au 19ème siècle et sont censés vivre comme à l’époque. Tous ceux que nous avons croisés étaient 100% blancs. C’est donc assez étonnant de voir une population noire et une population blanche radicalement opposées se croiser sans jamais se mélanger.

Le bleu

En fin de journée, nous découvrons la lagune de Bacalar au Mexique. Nous avons compté, cette lagune a bien 7 couleurs. 7 tons de bleus différents posés sur du sable blanc. Le Mexique, le Yucatan, nous y sommes !

On s’empresse d’aller manger des nachos et des tacos à la fraîche. Demain, nous irons faire du kayak.

Les sept couleurs de la lagune, les tons doux et bleutés m’ont donné du fil à retordre. Mes bras se sont souvenus de la traversée pendant une semaine. Mais j’ai traversé la lagune de Bacalar en kayak !

J’ai vu le bleu changer de couleur sous moi, passer du clair au profond.

J’ai vu aussi Matthieu s’enfoncer de toutes ses jambes dans ce qu’Indiana Jones m’avait appris être des sables mouvants. J’ai pagayé plus vite mais sans grand succès. Heureusement Matthieu avait réussi à remettre une jambe sur le sable ferme, puis deux. Ce n’était peut-être pas des sables mouvants, mais de loin, sur mon kayak, j’ai eu une sacrée frayeur.

Puis, on a fait demi-tour. Puis on a recompté les sept couleurs. Puis à l’hôtel, les filles nous ont offert du ceviche de crevettes, quelques bières, et de l’agneau mariné cuit au barbecue.

On est bien au Mexique, et ils sont cools les Mexicains !

Eve

Evetmatt Jaiuneouverture

Bienvenue sur ce site pétri de nos mains avec un peu de levain, de connexion cyclothymique, et d'amour. Enfants du pays du canard, mariés et Parisiens pendant 7 ans, nous avons quitté femmes et enfants il y a un an pour faire tel Spoutnik le tour de la terre. On n'est pas encore sur orbite, mais on est contents quand même. Et on vous le partage ici ! Eve et Matthieu

2 commentaires :

  1. On garde un très beau souvenir de Bacalar et ses impressionnantes couleurs pour un lac d eau douce! Gros bisous

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